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Apports de luzerne en lactation Les taux de caroténoïdes finalement stable aux cours de la lactation

De quelle manière une alimentation riche en luzerne lors de la lactation peut-elle influer sur la qualité nutritionnelle et sensorielle du lait produit ? L’influence-t-elle réellement ? L’Inra vient de dévoiler les résultats d’une étude menée sur une lactation complète. Les résultats confirment l’existence d’un mécanisme de régulation du transfert des caroténoïdes et de la vitamine A du plasma au lait.

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« L’étude, menée par l’Inra sur les variations de couleur et de
concentrations en caroténoïdes et en vitamine A dans le lait
et le plasma de vaches au cours d’une lactation complète, montre
que les concentrations en caroténoïdes du plasma sont sensibles
aux quantités ingérées de luzerne, mais varient peu
au cours de la lactation. » (© Terre-net Média)

De nombreux facteurs viennent influencer la qualité nutritionnelle et sensorielle des produits laitiers, à commencer par les caroténoïdes et la vitamine A.

Le monde de la recherche n’a toutefois pas attendu les récents travaux menés par l’Inra pour décrire et expliciter les différents facteurs de variation de leurs concentrations dans le plasma et le lait ainsi que les variations de couleur associées ont été décrits. « Mais l’effet propre du stade de lactation est mal connu », rappelait Béatrice Duriot (Inra) lors des dernières Rencontres des recherches sur les ruminants. « En effet, les études antérieures ne prenaient généralement pas en compte les variations liées à l’ingestion et ne portaient pas sur une lactation complète. »

L’Unité de recherches sur les herbivores de Theix et l’Unité expérimentale des Monts d’Auvergne ont donc voulu pallier à ce manque en lançant un travail « dont l’objectif était de quantifier les variations de couleur et de concentrations en caroténoïdes et en vitamine A dans le lait et le plasma de vaches au cours d’une lactation complète ».

Pour cela, deux modalités ont été comparées, à savoir un niveau d’apports en caroténoïdes haut et un niveau d’apports en caroténoïdes bas, « mais gardés constants tout au long de la lactation ».

Régimes différenciés

L’étude a été réalisée sur 24 multipares gestantes – 12 Montbéliardes et 12 Holstein – réparties en 2 lots et vêlant à 6 mois d’écart « pour gommer l’effet "saison" dans l’essai ».

Trente jours avant la date prévue de vêlage, les vaches ont été regroupées pour faire des lots homogènes selon la race, le poids, la note d’état corporel, la parité, la date prévue de vêlage, l’indice de couleur du plasma, la production laitière et le TB antérieurs :

Les analyses ont été faites à partir des laits et des plasmas individuels ont été collectés le premier jour suivant le vêlage, puis à J7, J21, J42, J70, J120, J180, J240, J300.

Les indices de couleur sous influence

« À l’inverse du lait, les concentrations en caroténoïdes du plasma sont sensibles aux quantités ingérées mais varient peu au cours de la lactation », résumait Béatrice Duriot. Le seul effet mis en évidence est l’influence sur les indices de couleur.

« Ces résultats viennent confirmer l’existence d’un mécanisme de régulation du transfert de ces composés du plasma au lait, comme les travaux précédents le laissaient entendre. Par contre, il semble que le rétinol soit bel et bien sensibles, mais plus sensible aux variations physiologiques que nutritionnelles », concluait la scientifique.

Les résultats en bref

Les caroténoïdes majoritairement retrouvés dans le plasma et le lait sont les isomères du β-carotène.

Les isomères du β-carotène représentent respectivement 85 % des caroténoïdes totaux du plasma et 44 % des caroténoïdes totaux du lait.

Les vaches du lot ayant reçu de la luzerne présente des concentrations en caroténoïdes et un indice de couleur du plasma plus élevés tout au long de la lactation, comparativement à celles ayant reçu du foin à la place de la luzerne.

Par contre, il n’y a pas de différence entre les deux lots sur les concentrations en rétinol plasmatique ; « mais ces concentrations augmentent significativement au cours de la lactation passant de 0,38 à 0,74 μg/ml », relevait Béatrice Duriot (Inra).

Dans le lait, les cinétiques de l’indice de couleur et des concentrations en caroténoïdes et en rétinol sont similaires : une forte diminution est observée sur les 21 premiers jours de lactation (-69 à -83 %), une stagnation puis une légère remontée jusqu’à la fin de la lactation. D’après la scientifique, la chute initiale est liée à la « disparition du colostrum et à son remplacement par le lait dont la production augmente jusqu’au pic, entrainant un effet de dilution de ces composés ».

  

Pour aller plus loin

Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr.
Journée 3R : www.journees3R.fr

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